

L’intérêt potentiel de l’association hydroxychloroquine – azithromycine dans la prise en charge de l’infection à COVID-19 a fait l’objet récemment d’une large médiatisation. L’emploi de ces médicaments, en particulier en association, fait courir des risques d’effets indésirables graves, en particulier cardiaques. Plusieurs cas viennent d’être rapportés aux Centres Régionaux de Pharmacovigilance. L’efficacité de cette combinaison dans la prise en charge de l’infection à SARS-CoV-2 (COVID19) n’ayant pas à ce jour été démontrée chez l’homme, il importe de réserver son usage aux situations où l’état du patient justifie les risques encourus, circonstances qui sont définies dans l’avis récent du Haut Comité pour la Santé Publique (du 23 mars 2020). La prescription d’hydroxychloroquine est associée à un risque majoré, observé dans plusieurs études de grande envergure, de troubles graves du rythme et de la conduction cardiaques. Ces troubles, à type d’allongement de la durée de l’intervalle QT avec risque de Torsades de Pointes, surviennent le plus souvent en raison d’une interaction médicamenteuse et/ou de facteurs de risque comme l’hypokaliémie. L’association à l’azithromycine (comme aux autres macrolides) ne peut être mise en place qu’après vérification de l’ECG (QTc), de l’absence d’hypokaliémie, et sous surveillance clinique et électrocardiographique régulières. Les médicaments contre indiqués (car allongeant le QT) sont :
- citalopram, escitalopram (Seropram®, Seroplex®…)
- hydroxyzine (Atarax®…)
- dompéridone (Motilium®…)
- les anti-arythmiques de classe IA et III,
- les antidépresseurs tricycliques
- certains neuroleptiques
- certains anti-infectieux : macrolides dont l’azithromycine (Zithromax®…), fluoroquinolones,..
- la méthadone
- étourdissements, malaises, voire syncope,
- palpitations récentes.