ANALYSE
Commentateur
Dr Martine Tebacher
Résumé L’association lopinavir-ritonavir a été proposée comme traitement contre la COVID-19 sur la base de résultats in vitro, de données précliniques et d’études observationnelles. Pourtant un essai randomisé montre qu’elle n’apporte pas de bénéfice chez les patients hospitalisés pour une forme sévère de COVID-19. L’essai a été mené dans 176 hôpitaux du Royaume-Uni et l’association a été comparée au traitement standard. Les patients volontaires inclus dans le groupe « lopinavir-ritonavir » recevaient ces deux médicaments aux doses respectives de 400 mg et 100 mg par voie orale pendant 10 jours ou jusqu’à la sortie de l’hôpital. Cet essai faisait partie du programme RECOVERY incluant d’autres groupes pour évaluer l’hydroxychloroquine, la dexamethasone, ou l’azithromycine. Au total, 1616 patients ont reçu association lopinavir–ritonavir et 3424 les soins standards. Parmi eux, respectivement 23% et 22% des patients sont décédés dans les 28 jours (RR 1.03, 95% CI 0.91–1.17; p=0.60) sans différence entre les sous-groupes de patients. Conclusion Les auteurs n’ont pas non plus observé de différence sur la durée d’hospitalisation qui a été de 11 jours en médiane dans les deux groupes (5-28). Et chez les personnes n’étant pas sous ventilation artificielle au moment de l’inclusion, il n’y a pas eu non plus de différence significative sur le risque de passer en ventilation artificielle ou le risque de décès (RR 1.09, 95% CI 0.99–1.20; p=0.092).